vendredi 25 octobre 2019

Critique de MEN IN BLACK : INTERNATIONAL (2019) de F. Gary Gray



💡 À savoir :

Men in Black : International est le quatrième volet de la franchise. C’est un reboot de la saga, nouveaux personnages principaux, nouveaux lieux, mais toujours la même recette.

Nous pouvons regretter l’absence au casting de Will Smith (Bad Boys) et Tommy Lee Jones (Le fugitif), les deux héros emblématiques de la première trilogie orchestrée par Barry Sonnenfeld (La famille Addams). Ici c’est le duo principal que nous avions connu préalablement dans le film Thor Ragnarok qui partage à nouveau l’affiche de cet épisode spin-off. Ainsi nous retrouvons Tessa Thompson (Westworld) interprétant l’agent M, et essayant de faire bonne figure en donnant la réplique à un Chris Hemsworth (Le chasseur et la reine des glaces) qui cabotine dans la peau de l'insolent agent H. Nous rencontrons également Liam Neeson (Taken) qui incarne Grand T le supérieur de l’agence MIB Londonienne. Emma Thompson (Nanny McPhee) retrouve son rôle d’agent O, la big boss qu’elle interprétait déjà dans le troisième opus.

Information assez méconnue : la licence Men in Black est en fait adaptée d’un Comics. D’abord publié en 1990 par Aircel Comics, racheté ensuite par Malibu Comics qui a publié une nouvelle mini-série en 1994. Malibu Comics a été par la suite racheté par Marvel Comics, qui a poursuivi la publication. Cette série a posé les bases de l'univers de fiction Men in Black dont certains éléments sont utilisés dans le tout premier long-métrage Men in Black sorti en 1997.

Le tournage a connu de nombreux problèmes car il y a eu une une rivalité qui n'a cessé d'opposer le réalisateur F. Gary Gray (Fast and Furious 8) au producteur Walter Parkes qui a fini par imposer son montage au détriment de celui du cinéaste. En plus de ces conflits internes, il y a même eu de nombreuses modifications au scénario initial, avant et pendant le tournage, au point que les deux comédiens principaux, qui recevaient chaque jour de nouvelles pages, finirent par engager leurs propres dialoguistes sur le plateau.

Baptême du feu pour la stagiaire et on sort déjà l'artillerie lourde ! ça change du pistolet "criquet infernal".

📖 L’histoire :

Années 90, Brooklyn, la jeune Molly fait la rencontre d’un jeune extraterrestre qui lui vaut d’être témoin de la “neurolisation” (mémoire effacée) de ses parents par des Men in Black. Marquée par cet évènement hors du commun, elle consacre les vingt années suivantes à essayer d'en savoir plus et tente notamment de localiser le quartier général du MIB. 

Un jour, après de nombreuses enquêtes et investigations obsessionnelles, elle parvient enfin à en franchir la porte d’entrée mais se fait très vite repérer. Au lieu de la “neuroliser”, l'agent O décide de lui donner sa chance en tant que stagiaire dans l'agence londonienne. Elle y fait la rencontre du très apprécié agent H qui a déjà prouvé sa valeur quelques années auparavant à Paris, en terrassant une race extra-terrestre menaçante et dangereuse appelée “la Ruche”, appuyé par l’aide de son supérieur le Grand T. 

Elle se retrouve à devoir collaborer avec ce collègue dont l’ego surdimensionné n’a d’égal que son arrogance, pour une enquête sur un meurtre mystérieux lié de nouveau à la fameuse Ruche. Aventure qui fera voyager nos deux intrépides héros de par le monde, notamment à Marrakech ou encore en Italie, tout en recherchant une taupe suspectée d'infiltrer les MIB.

Effectivement, en telle compagnie, il y a de quoi rester bouche-bée!

📹 Réalisation / mise en scène :

Ce Men in Black : International n’a rien d’exceptionnel ni de particulièrement mémorable au niveau de sa réalisation et de sa mise en scène MAIS il a le mérite de remplir, en bonne et due forme, le contrat tacite qu’il a implicitement signé avec le spectateur. Pas de grosse surprise donc, puisque nous avons ce que nous pouvions attendre. L’aura de la licence est bien respectée, et cet épisode parallèle s’inscrit bel et bien dans la continuité sans spécialement dénoter par rapport aux précédents.

En effet, au niveau du visuel et de l’ambiance générale, le cahier des charges reste parfaitement rempli puisque toutes les cases représentatives de la saga ont été cochées comme il se doit :

Les thèmes musicaux bien connus de Danny Elfman sont encore de la partie, le quota des nombreuses races extra-terrestres est respecté puisque les bonnes idées originales de créatures bien loufoques pullulent à l’écran.

Les techniques d’effets spéciaux sont variées pour représenter les différents aliens puisque l’on peut croiser autant d’images de synthèse que de costumes + maquillage, voire même d’animatroniques (créatures animées par un mélange de robotique et de marionnettes). Les décors sont plutôt dépaysants malgré qu’ils sonnent un peu faux. Les véhicules et les armes des MIB en mettent toujours plein les mirettes.

Heureusement, l’humour est bien présent tout au long du film, et c’est appréciable car c’est une marque de fabrique très significative, voire indissociable de la trilogie d’origine. Sans égaler l’excellence des dialogues et répliques que s’échangaient Will Smith et Tommy Lee Jones, les deux protagonistes de ce reboot sont aussi loin d’atteindre le même charisme. Néanmoins, ils s’en tirent tout de même avec les honneurs car ils paraissent bien crédibles et cohérents en tant que membres du MIB un peu naïfs, ce qui était loin d’être gagné d’avance.

Malgré tout, ce duo mixte fonctionne bien, et l’alchimie entre les personnages peut même arriver à en devenir touchante. L’intrigue du scénario ne vole pas bien haut mais reste bien dans le ton de la franchise.

Ba quoi? Vous avez jamais vu un couple en costume noir traverser un marché de Marrakech sur une moto alien à aéroglisseurs ?

💛 Impression générale :

Ni fabuleusement bon, ni outrageusement mauvais, ce Men in Black : International n’a pas d’autre prétention que de faire passer un bon moment de divertissement sans prise de tête. Moins inoubliable que ses prédécesseurs, il faut bien admettre qu’il renouvelle quand même plutôt bien la série. Du moins il essaye de faire du mieux qu’il peut, tout en se passant de l’agent J et de l’agent K qui avaient fait tout le succès de la première trilogie. Il n'empêche que nos deux comparses endossent bien le costume mythique des hommes en noir, et l'honneur se maintient sain et sauf face à une telle fidélité du concept général, respecté de bout en bout.

Le premier MIB avait coûté 90 millions de dollars pour 588 millions de dollars de recettes mondiales, le deuxième avait coûté 140 millions pour 422 millions de recettes mondiales, et le troisième 215 millions de dollars pour 654 millions de recettes mondiales. Ici nous avons un reboot qui a coûté 110 millions de dollars (sans compter le budget marketing ajoutant quelques dizaines de millions), et a rapporté “à peine” 245 millions de dollars, soit moitié moins que le deuxième opus qui avait fait le score le plus faible. 

Autrement dit, face à un tel échec cuisant, pas forcément mérité, que même le grand patron de Sony Pictures a dû admettre lui-même, l’avenir des équipes du MIB au cinéma semble être fâcheusement compromis, à notre plus grand regret hélas. Allez, un petit coup de flashouilleur et on oublie tout?

Même accidentés en plein désert, ils restent tirés à 4 épingles, logique : ce sont les agents H et M !
🏆 Notes parmi l'équipe :

Damien

Critique rédigée par Damien