mercredi 13 novembre 2019

Critique de SPIDER-MAN : FAR FROM HOME (2019) de Jon Watts



💡 À savoir :

Spider-Man : Far From Home sorti à peine deux mois après Avengers : Endgame, fut finalement présenté comme étant la dernière partie clôturant définitivement la troisième phase du Marvel Cinematic Universe. L'ultime conclusion post-Thanos, venant d’une grosse production estampillée Sony Pictures cette fois, puisque c’est eux qui possèdent les droits de distribution du personnage au cinéma (même si Marvel Studios écrit et produit tous les récents Spider-Man).

Réalisé par le jeune inexpérimenté Jon Watts (Cop Car) qui n’avait réalisé quasiment que Spider-Man : Homecoming précédemment après quelques métrages tournés presque en amateur, le film peut compter sur son casting déjà installé depuis son prédécesseur. Ainsi nous retrouvons ce très cher Tom Holland (The impossible) en tant que Peter Parker dans les différents costumes de l’homme-araignée. Jacob Batalon (Every day) incarne à nouveau le jeune trublion Ned, meilleur ami de Peter. Zendaya (Zapped) reprend son rôle d’une MJ (Michelle Jones) à la personnalité grincheuse, à l’opposé d’une certaine Mary Jane Watson. Samuel L Jackson (Glass) interprète encore l’ultra-charismatique Nick Fury, celui qui est derrière la création des Avengers. Quant à Jake Gyllenhall (Prince of Persia), il fait sa première apparition dans cet univers Marvel dans la peau de l’exubérant Quentin Beck alias Mysterio.

Étant l'un des seuls films non Disney qui a rapporté plus d’un milliard de dollars au box office cette année avec Joker, la firme à la petite souris a voulu renégocier son contrat avec Sony Pictures pour obtenir un pourcentage bien plus élevé sur le partage du personnage établi entre les aventures solo sur l'araignée signées Sony, et celles de la saga collégiale Marvel signées Disney. On a frôlé le drame international car aucun des deux studios n'arrivaient à se mettre d'accord, mais finalement un accord a pu être conclu, et notre protagoniste à toiles collantes n’aura donc aucune difficulté à voltiger d’un épisode à l’autre à l’avenir, pour notre plus grand bonheur.

Tom Holland étant connu pour ne pas avoir sa langue dans sa poche, avait déjà dévoilé publiquement des éléments scénaristiques à l’avance. Pour éviter que cela ne se reproduise, les frères Russo ont mis en place une solution aussi simple que drastique : ne donner à l’acteur uniquement que ses lignes de dialogues sans savoir avec qui il jouait. Il n’était alors au courant que de quelques vagues informations pour lui décrire la situation afin d’éviter qu’il n’ébruite un quelconque secret de tournage.

Le long-métrage est ressorti sur grand écran aux Etats-Unis et au Canada, à peine 2 mois après sa sortie initiale, agrémenté de quelques scènes supplémentaires qui seront ajoutées à la version longue du Blu-Ray. Le même procédé avait été appliqué à la sortie cinéma de Avengers : Endgame quelques mois auparavant.

Tom Holland a tenu à laisser un message reconnaissant sur twitter pour rendre hommage à Steve Ditko, co-créateur de Spider-Man et de la plupart de ses antagonistes, lors de son décès fin juin 2019 à l’âge de 90 ans, et laissant derrière lui de nombreux personnages légendaires (y compris Dr Strange par exemple). Heureusement, toutes ces licences ne seront pas abandonnées pour finir orphelines, car vu leur succès cinématographique, elles ne risquent pas de sombrer dans l’oubli de si tôt.

Nouveau look pour une nouvelle vie!

📖 L’histoire :

Huit mois après l’ultime attaque de Thanos, la planète Terre se remet doucement de cet événement destructeur.

Peter Parker lui aussi essaye de tourner la page et compte bien profiter d’un voyage scolaire estival en Europe organisé par son lycée en compagnie de ses camarades de classe, pour enfin saisir l'occasion de pouvoir déclarer sa flamme à MJ.

Il va prendre la lourde décision de laisser le costume de super-héros enfermé au placard pour pouvoir déguster son excursion comme il se doit. Seulement, ses plans ne vont pas se passer comme prévu puisqu’il va se retrouver contraint d’accepter, à contrecœur, de compromettre son expédition européenne afin d’aider Nick Fury dans ses péripéties. En effet, ce dernier se trouve confronté à de nombreuses attaques mystérieuses éparpillées un peu partout sur le globe et provoquées par des monstres gigantesques.

Ainsi, Fury va présenter à Parker un allié héroïque venu de loin, Quentin Beck qui, lorsqu’il porte son costume, préfère se faire appeler Mysterio, et qui s’arrange toujours pour sauver la situation face à ces attaques imprévisibles de titans élémentaux (utilisant les pouvoirs de la terre, l’eau, l’air et le feu).

En vadrouille de Venise en Italie, à Prague en République Tchèque, jusqu’à Londres en Angleterre, Spider-Man va vivre un séjour dépaysant tout en luttant contre ces étranges mastodontes dévastateurs, et contre ses propres démons enfouis. Il va tout faire pour mettre constamment ses amis à l'abri loin du danger, mais malheureusement le destin est difficile à déjouer.

Bienvenue au club des Avengers mister Mysterio!

📹 Réalisation / mise en scène :

La réalisation et la mise en scène se montrent assez peu originales, nous restons dans le schéma visuel et sonore typique d’un film de super-héros classique, à l’exception d’une séquence qui se révèle être d’une fulgurance psychédélique plutôt remarquable, et qui mérite bien une mention spéciale.

Les scènes d’action sont tournées avec talent, parfaitement lisibles, elles sont tout bonnement palpitantes. D’autant que les décors de villes Européennes dans lesquels se situent ces moments épiques et dantesques, nous changent un peu des traditionnelles mégapoles américaines qui sont employées habituellement dans l’écrasante majorité des oeuvres de ce genre.

Les effets spéciaux sont à la pointe de ce qui peut se faire pour un blockbuster hollywoodien en 2019, évidemment. Tous les monstres, les effets de fumée, d'eau, de technologies ultra-avancées, et de magie en général, transpirent le grandiose.

L’humour est particulièrement adolescent, il est vraiment ciblé car il fera probablement se tordre de rire les plus jeunes, quand il esquissera à peine un coin de sourire aux plus matures. La jeune génération est manifestement le principal public visé par les gags et autres blagues.

La trame scénaristique réserve son lot de surprises et de retournements de situation, plus ou moins prévisibles. Le rythme est prenant, on ne s'ennuie pas, sauf pour quelques brefs passages relativement mièvres. Il est appréciable que le récit ne suive pas du tout les conventions traditionnelles du déroulement habituel des histoires de super-héros, car Peter va se trouver complètement déraciné dans des nouveaux pays, il va faire de graves erreurs parmi ses nombreuses gaffes, et de par sa naïveté, il va également tomber dans de nombreux pièges.

Les enjeux ne sont peut-être pas aussi cruciaux que dans des chapitres centrés sur l’équipe des Avengers, mais les dilemmes moraux et les états d’âme de notre petite araignée sympa du quartier sont assez poignants pour nous tenir en haleine tout du long de ses pérégrinations Européennes.

Tom Holland est toujours autant légitime sous les traits de Peter Parker, et fait un parfait Spider-Man empli de doutes, gaffeur, et virevoltant à tout va. D’ailleurs, nous profitons largement plus de ses différentes capacités que dans le précédent Homecoming, et visuellement nous ne pouvons qu'admettre que cela fait plaisir à la rétine. Spidey s’accroche, se balance, plane, et combat tout en faisant des cabrioles en bonne et due forme, et tout ça dans plusieurs costumes variés, tous plus stylés les uns que les autres.

Quand tu dois te la jouer "infiltration" mais que ta tenue ne reste pas vraiment très discrete quand même.

💛 Impression générale :

Même s’il ne restera pas nécessairement dans les mémoires bien longtemps de par sa dimension épisodique lui donnant un caractère anecdotique pas forcément indispensable à voir, il demeure tout de même un chapitre véritablement plaisant à suivre, et surtout tellement plus intéressant que le précédent Homecoming, à tous les niveaux.

Cette progression a pu se ressentir sur le Box-Office puisque, lorsque Homecoming rapportait 880 millions de dollars pour un budget de 180 millions, ce Far From Home dépasse cette fois le milliard (1,132 milliard de dollars précisément) pour un budget tout à fait similaire.

Nul doute que l’on pourra compter sur de nombreuses suites, malgré le fait que pour le moment, il n’y a pas de date officielle actée durant la prochaine quatrième phase du Marvel Cinematic Universe jusqu’en fin 2021. Mais Spidey rempilera sans hésiter pour de nouvelles aventures, car il n’est pas sans ignorer qu’un grand pouvoir implique de grandes responsabilités !

Un super-atterrissage de super-héros, regarde regarde! ça bousille les genoux faut le savoir!
🏆 Notes parmi l'équipe :

Anthony

Damien

Critique rédigée par Damien