lundi 16 décembre 2019

Critique de FAST & FURIOUS : HOBBS AND SHAW (2019) de David Leitch



💡 À savoir :

Fast & Furious : Hobbs and Shaw est un spin-off (histoire dérivée, se concentrant sur des rôles secondaires) de la franchise Fast & Furious car il suit uniquement les personnages de Deckard Shaw et Luke Hobbs, qui ne font partie du casting que depuis l’épisode 5 pour Hobbs, et 6 pour Shaw. La légende raconte qu’ils se sont tous les deux intéressés à l’idée d’une suite en parallèle de la série, juste avant de commencer le tournage du précédent Fast & Furious 8.

Ce blockbuster est réalisé par David Leitch (Deadpool 2) anciennement cascadeur et coordinateur.

Jason Statham (Le transporteur) et Dwayne Johnson AKA “The Rock” (Rampage) se partagent ici la vedette dans leur rôle respectif de l’impassible Deckard Shaw, ancien membre de l’élite militaire britannique devenu finalement mercenaire et ne suivant uniquement que son propre code d'honneur, et Luke Hobbs, un modèle de droiture, mais également une montagne de muscles chargée de la sécurité au service diplomatique des Etats-Unis. Ils donnent tous les deux la réplique à l’antagoniste Idris Elba (La tour sombre) qui joue le charismatique Brixton, ou le “Superman noir” comme il aime lui-même à s’en vanter. Vanessa Kirby (Mission Impossible : Fallout) interprète Hattie Shaw, agente du MI6 et petite sœur de Deckard. De plus, d’autres acteurs reconnus font de brèves apparitions en “cameo” comiques, dont nous nous garderons bien de vous gâcher le plaisir de la surprise.

De nombreux articles de presse ont rapporté que l’ambiance n’était pas forcément au beau fixe sur le tournage et en dehors. En effet, derrière les coulisses, des membres emblématiques de la grande tribu des Fast & Furious, tels que Michelle Rodriguez (Avatar) qui interprète Letty Toretto dans la saga ou encore Tyrese Gibson (Transformers) qui y incarne Roman Pierce, n’ont pas mâché leurs mots au sujet de leurs ressentiments sur ce nouveau produit dérivé. Ainsi l’on apprend que Tyrese Gibson s’est plaint du comportement de Dwayne "The Rock" Johnson qu’il accuse d’être “égoïste” tout en imputant à cet épisode alternatif d’être la cause directe du report de la sortie en salles du prochain Fast & Furious 9, de cette année au 20 mai 2020.

D’ailleurs, pour rééquilibrer un peu les egos surdimensionnés de toutes ces têtes d’affiche, Hobbs et Shaw ne seront donc pas présents au casting de ce prochain Fast & Furious 9.

Et en interne, l’organisation devait s’avérer assez compliquée puisque les acteurs principaux, sous fond de guerre d’egos démesurément testostéronés, avaient leurs propres conditions imposées à la production. Par exemple, il est dit que Jason Statham aurait osé fixer contractuellement au préalable le nombre de coups qu’il pouvait recevoir à l’écran. Quant à Dwayne Johnson, lui, apparemment il préfère aller jusqu’à engager plusieurs personnes pour tenir les comptes sur le tournage afin de s’assurer qu’il ne reçoive pas plus de coups que ses camarades. Ce serait Vin Diesel (Pitch Black) qui aurait été le premier instigateur de ce type de système trahissant une vanité exacerbée, puisque ses employés auraient même mis en place un barème particulier en fonction des sévices subis par son personnage de Dominic Toretto dans la saga, lui permettant alors de suivre précisément les “scores” obtenus par les différents protagonistes et les mettre en comparaison.

Il est hors de question que je travaille avec ce chauve qui me montre du doigt!

📖 L’histoire :

Deux ans se sont écoulés depuis le dernier Fast & Furious 8. À Londres, Hattie une agente du MI6 arrive à mettre la main de justesse sur un virus qui pourrait menacer l’humanité tout entière. Dans le même temps, elle voit toute son équipe commando se faire décimer sous ses yeux par Brixton, cyber-terroriste augmenté mécaniquement, aux ordres d’une obscure et mystérieuse compagnie transhumaniste. Un vrai carnage dont l’agente, seule survivante, se voit accusée à tort.

Il se trouve que cette agente en détresse et en cavale s’avère être la petite sœur de Deckard Shaw, ex-soldat d’élite britannique bourru, reconverti en mercenaire sans scrupule, qui vit déjà sur place.

Luke Hobbs, agent fédéral au grand cœur vivant à Los Angeles, se voit confier la mission de récupérer ce fameux virus, mais il ignore qu'il sera obligé de faire équipe avec Deckard. Or, cela aurait pu être du gâteau, seulement ce serait oublier que les deux bourrins ne peuvent absolument pas se voir en peinture. Les différends qui les ont opposés par le passé restent toujours tenaces, et il va être bien difficile pour eux de devoir se supporter mutuellement, et d'autant plus de devoir collaborer ensemble en unissant leurs forces contre les méchants.

Pourtant, malgré les vannes qu’ils se lancent en permanence et toutes les crasses qu’ils se font entre eux, cela ne les empêchera pas de vivre de périlleuses péripéties qui vont les emmener de Londres, quartier général de Shaw, jusqu'à l’archipel d’Hawaï pour les retrouvailles familiales de Hobbs, tout en passant par Tchernobyl.

Entre les différentes courses-poursuites de bolides surpuissants, les bastonnades surréalistes, et autres explosions ahurissantes, Deckard et Luke, ennemis de longue date, arriveront-ils à dépasser leur viscérale haine réciproque pour former une alliance qui sauvera le monde?

Famille casse-cou : telle sœur, tel frangin!

📹 Réalisation / mise en scène :

Grossièrement, nous pourrions dire que la réalisation transpire les énormes moyens financiers made in Hollywood, quant à la mise en scène, elle est en fait plutôt semblable à n’importe quel autre grosse production d’action à l'américaine.

Justement, les scènes d’action sont incroyables, pour ne pas dire totalement improbables, on est loin du réalisme implacable d’un John Wick, mais après neuf opus, nous savons maintenant pourquoi nous signons quand nous allons voir un film de cette licence. On ne peut pas enlever aux cascades leur grande créativité, à la fois si intense et insensée. Les plans de caméra sont épileptiques, ça va vite et c’est nerveux, très nerveux, en revanche les différents mouvements des acteurs sont parfaitement lisibles à l’image, aidés à renforts de visuels esthétiques comme quelques ralentis relativement plaisants pour les yeux et rythmiquement bien placés.

Les environnements et décors sont variés et bien rendus, appuyés par des plans larges / plans d’ensemble assez saisissants.

Que l’on apprécie ou non, on ne peut pas nier que l'aventure est remplie d’humour. Entre les sarcasmes dénigrants que se balancent nos deux héros, et les pièges qu’ils se tendent mutuellement à tout bout de champ, sans compter les quelques clins d’œil cinématographiques bien trouvés et autres apparitions surprenantes en "cameo", il y a vraiment de quoi se fendre bien la poire entre amis.

Le scénario est très léger, l’intrigue est simple (voire simpliste), mais il ne fallait pas trop en demander dans une production titrée “Rapide et Dangereux”, comme l’appellent nos chers cousins québécois.

Au moins, le déroulement du récit est extrêmement bien rythmé et on ne s'ennuie pas une seule seconde.

Après avoir précédemment rencontré presque tous les membres de la famille de Shaw au fil des derniers épisodes, il est agréable de découvrir un peu mieux celle de Hobbs que nous connaissions très peu jusqu’ici finalement. Tout ce passage le ramenant à ses origines est relativement touchant et donne plus de relief au personnage.

Nous n'avons pas pu valider votre identité, veuillez rapprocher votre visage de l'interphone.

💛 Impression générale :

Ce chapitre subalterne peut vraiment se révéler être un bon petit plaisir coupable. Ce n'est pas le film de l'année, loin de là, cependant il reste un bon gros divertissement très bas de plafond, voire même au ras des pâquerettes, qui peut s’apprécier à sa juste valeur en débranchant son cerveau l’espace de deux heures, vous êtes prévenus.

Ce blockbuster totalement décomplexé nous ramène à la bonne époque des films d'action d’Arnold Schwarzenegger et Sylvester Stallone dans les années 90, où le héros était complètement invincible, même enlisé dans les pires situations les plus inextricables, et s'arrangeait toujours pour sortir des répliques mythiques dans les moments les plus cruciaux pour désamorcer la tension juste comme il faut.

L'opinion que l'on peut se faire de ce spin-off se joue très largement sur son attachement aux deux interprètes iconiques qui prêtent le nom de leur incarnation au long métrage. Si vous les affectionnez déjà à la base, alors votre plaisir de les voir se bagarrer et se jouer des tours en permanence sera forcément décuplé.

Pour un budget dans le haut du panier par rapport aux vrais films officiels, comptabilisé à 200 millions de dollars (seuls Fast & Furious 7 et 8 disposaient d’un budget plus élevé à 250 millions de dollars) il remporte au final 755 millions de dollars au box-office mondial. Ainsi, il arrive à se classer plutôt bien dans les scores enregistrés des différents opus de la licence, dont seulement trois d’entre eux avaient fait mieux, et il connaîtra très probablement (au moins) une suite, tout aussi défoulante à n'en pas douter.

C'est ce que l'on appelle "faire coup double". On peut dire que c'est un prêté pour un rendu !

🏆 Notes parmi l'équipe :

Damien

Christophe


Critique rédigée par Damien