jeudi 19 mars 2020

Critique du film 1917 (2019), de Sam Mendes




💡 À savoir

Des films de guerres, il y en a eu des milliers avec des très bons. La guerre a inspiré de nombreux réalisateurs et il serait impossible de les lister tous. Parmi ceux qui sont restés dans la mémoire collective, on peut citer Quand passent les Cigognes, un exceptionnel drame Russe en noir et blanc dont la photographie est considérée comme l'une des plus belle de toute l'histoire du cinéma, Les Sentiers de la Gloire, le chef d'oeuvre en noir et blanc de Kubrick, Le Pont de la Rivière Kwaï, l'excellent Appocalypse Now récemment restauré en 4K et Dolby Atmos, le fabuleux La Liste de Schindler de Spielberg, Le Pianiste, du très controversé Roman Polanski, La grande vadrouille avec Louis de Funès et ses tirades hilarantes, Il faut sauver le soldat Ryan, encore une fois de Spielberg et sa fameuse scène sanglante du débarquement dont le mixage audio reste aujourd'hui une référence. Et plus récemment, le magnifique Tu ne tueras point et Dunkerque de Nolan. Bref, la liste est très longue!


Sam Mendes sur le plateau de la première scène du film. 


1917 a été réalisé et produit par Sam Mendes. Le film est inspiré de faits réels racontés par le grand-père paternel du réalisateur qui suit la mission de deux jeunes soldats anglais ayant reçu l'ordre de délivrer un message annulant une attaque vouée à l'échec après le retrait stratégique des allemands, destiné à entraîner l'armée anglaise dans un piège dont elle ne se relèverait pas.

Le film donne l'illusion d'avoir été réalisé en un seul et long plan séquence d'une durée de 2h et invite le spectateur à suivre le parcours des deux jeunes soldats de manière immersive et en temps réel.

Cela a valu au film de recevoir de nombreux prix dont 2 Golden Globes et 3 Oscars (Meilleure photographie, Meilleur mixage de son et Meilleurs effets visuels).


Une partie des nombreux figurants de la bataille finale.


📖 L'histoire :

Le 6 avril 1917, la Première Guerre mondiale fait rage sur le front Ouest. L'armée allemande s'est retirée d'un secteur du front occidental dans le Nord de la France. Le général Erinmore en informe deux jeunes soldats britanniques, les caporaux suppléants Tom Blake et Will Schofield. La reconnaissance aérienne a repéré que les Allemands ne battent pas en retraite mais ont effectué un retrait tactique sur la ligne Hindenburg, où ils attendent les Britanniques. Will Schofield et Tom Blake sont chargés d'une mission vraisemblablement impossible. Les lignes de communication étant coupées, ils vont devoir traverser seuls le no man's land et les lignes ennemies pour délivrer un message au deuxième bataillon du régiment Devonshire, stationné aux environs d'Écoust-Saint-Mein. Ce message, annulant leur attaque planifiée, doit permettre de sauver 1 600 soldats britanniques, parmi lesquels se trouve le lieutenant Joseph Blake, frère de Blake, qui vont tomber dans un piège tendu par l'armée allemande suite à l'opération Alberich.

Un éclairage parfait dans un décor apocalyptique.



📹 Réalisation / mise en scène :

Le film a été tourné en une série de mini plans séquences, dont le plus long dure 9 min, reliés les uns aux autres via des effets visuels et effets spéciaux mais donne réellement l'impression d'avoir été tourné en une seule prise. Techniquement incroyablement bien réalisé, le film nous propose une expérience unique, jamais vue auparavant au cinéma. Dans le même esprit, on se souviendra du long plan séquence de fin du film Les Fils de l'homme mettant en scène une guérilla urbaine (plan séquence de 6 min 18) et la très impressionnante scène d'intro de The Revenant avec Di Caprio lors de l'attaque d'un camp de trappeurs par des indiens.

Les costumes sont parfaits, les décors sont incroyables (scène des barbelés, scène des arbres coupés), et les éclairages incroyables lors de la scène de nuit dans la ville détruite. On se souviendra aussi de l'incroyable plan du crash de l'avion qui fonce sur le spectateur et de la course finale en pleine charge de l'armée Anglaise. Malgré la linéarité de son histoire, le spectateur s'attache fortement aux personnages et l'émotion est là lorsque l'un des deux héros est poignardé par un allemand.

Le film a été entièrement filmé avec des caméras 4K et 4,5K et bénéficie d'un master 4K étalonné en Dolby Vision qui contribue à l'immersion du spectateur, en particulier dans les salles certifiées Dolby Cinéma.

La bande son bénéficie d'un encodage en Dolby Atmos efficace et se laisse oublier pour là aussi immerger le spectateur dans l'histoire. Les plans tournants mettent grandement à contribution les enceintes surrounds et les basses sont explosives! En Blu-ray ou 4K UHD Blu-ray (disques disponibles chez HD LAND), le spectacle est total!


L'un des nombreux magnifiques plans du film à la mise en scène magistrale


💛 Impression générale :

L'histoire étant linéaire (on va d'un point A à un point B), pourra sembler simpliste à certains spectateurs mais séduira l'écrasante majorité dont certains crieront même au génie, tant l'expérience immersive est réussie, en particulier dans les salles IMAX ou Dolby Cinéma mais aussi chez soit en home cinéma pour peu que le matériel soit à la hauteur de la technique du film.

Comme indiqué en préambule, le genre du film de guerre étant très populaire, on y trouve un nombre incroyable d'excellents films, mais nulle doute que 1917 fait partie de ceux dont on se souviendra. Attention néanmoins aux âmes sensibles car de nombreux plans sont assez horrifiques.


🏆 Notes parmi l'équipe :

Christophe



Critique du film / technique : Christophe