💡 À savoir :
Godzilla 2 Roi des Monstres est la suite du reboot Godzilla réalisé par Gareth Edwards, et sorti en 2014. Il représente également le trente-cinquième long métrage centré sur le fameux lézard géant (sachant que 32 viennent du studio japonais Toho et trois d'Hollywood).
Réalisé cette fois par Michael Dougherty (Krampus), cet épisode alimente l’univers cinématographique du “MonsterVerse” (Monster Universe) distribué par la Warner Bros et produit par Legendary. Univers d'animaux mutants gigantesques, qui avait débuté avec la fameuse dernière version actualisée de Godzilla, et s’est ensuite enrichi avec Kong : Skull Island en 2017.
Nous retrouvons Ken Watanabe (Inception) qui reprend son rôle de Docteur Ishiro Serizawa qu’il tenait déjà dans le précédent volet. À part lui, tout le casting fait peau neuve puisque nous faisons la connaissance du père de famille Mark Russel, joué par Kyle Chandler (Demain à la une), de son ex-femme docteur Emma Russel, interprétée par Vera Farmiga (Conjuring), ainsi que de leur fille Madison incarnée par Milly Bobby Brown (Stranger Things).
Quand tu aurais mieux fait d'attendre le prochain ascenseur. |
📖 L’histoire :
2014 à San Francisco, l'histoire s’ouvre directement sur un flashback d’événements alternatifs, qui se sont déroulés en parallèle durant la fin du film précédent. Nous y découvrons alors notre petite famille Russel en bien mauvaise posture puisqu’ils doivent faire face à un drame familial tragique durant les affrontements destructeurs de Godzilla pour défendre l’humanité, avant qu’il ne retourne se cacher dans l’océan.
2019, l'agence crypto-zoologique appelée "Monarch" doit faire face à l’éveil de nombreux animaux ancestraux titanesques, qu’ils conservaient dans leur sommeil et qu’ils surveillent dans leur habitat naturel, tout cela dans le plus grand secret.
La pauvre famille Russel, déchirée depuis la tragédie, se trouve alors mêlée à un détournement éco-terroriste qui va les mener tous les trois dans une course poursuite effrénée sur les traces de ces créatures chimériques. Ils devront alors faire équipe avec Monarch pour pouvoir aider Godzilla à affronter son pire ennemi, Ghidorah dragon-hydre cosmique menaçant toute l’humanité d’extinction, et à reprendre son trône légitime parmi ce règne animal hors du commun.
Toute l'équipe de Monarch, tous tendus comme un arc. |
📹 Réalisation / mise en scène :
La réalisation de ce “film catastrophe” essaye de rectifier ce qui avait été reproché au premier reboot de la franchise Godzilla il y a 5 ans : le fait de ne pas assez voir les bestioles démesurées, pourtant censées être les stars du show. Ici, même si on nous dévoile le bestiaire fantastique petit à petit en crescendo, les combats épiques des mastodontes restent omniprésents et ont bel et bien de quoi satisfaire pleinement les amateurs les plus férus des films de “Kaijū” (en japonais “bête mystérieuse” ou “bête étrange” style très largement popularisé par Godzilla qui en est le digne ambassadeur).
L'intrigue est clairement divisée en deux parties distinctes dont la qualité oscille inégalement, pour un résultat final en dents de scie.
En effet, d’un côté nous pouvons être époustouflés et ébahis par la grandeur des affrontements des colosses qui laissent sans voix. Les effets spéciaux sont aux petits oignons, les visuels sont grandioses, emplis de symbolique relativement explicite. Nous en prenons vraiment plein les mirettes et les esgourdes face à ces destructions de masse rarement égalées dans ce type de production. Quelques thèmes musicaux classiques de la licence nippone ont même été repris lorsque certaines scènes d’action atteignent leur paroxysme. On pourrait éventuellement se sentir un peu lassé voire oppressé par une overdose d’environnements virtuels sous fonds verts, devant lesquels les acteurs réels ressortent quelquefois un peu trop artificiellement, ce qui n'aide pas à l'immersion.
Ces péripéties nous font voyager tout autour du globe, les décors sont principalement composés de vastes mégalopoles en ruines, filmées en grand angle pour avoir un beau point de vue général, avec de très jolis cadrages et une ambiance colorée post-apocalyptique particulièrement saisissante.
Ces péripéties nous font voyager tout autour du globe, les décors sont principalement composés de vastes mégalopoles en ruines, filmées en grand angle pour avoir un beau point de vue général, avec de très jolis cadrages et une ambiance colorée post-apocalyptique particulièrement saisissante.
Mais de l’autre côté, celui des humains, nous pourrions déplorer une écriture des textes négligée et des personnages bien trop improbables. Le message écologique de l’oeuvre nous est balancé de la manière la plus primaire et simpliste qui soit, en faisant de l’alarmisme de bas étage sous fond de présentation Powerpoint. Le fil conducteur du récit s’appuie sur un combo de “fuites et poursuites”, sans arrêt tout au long de l'aventure, donnant un rythme bien trop soutenu, sans réel temps mort pour décompresser. Les héros ont un charisme qui frôle le néant absolu, avec des caractères lunatiques totalement incohérents, et des dialogues plutôt illogiques, cette partie n’est vraiment pas crédible et assez inintéressante. Nous n’arrivons pas à nous identifier à ces personnages ni à ressentir d’empathie pour eux, si l’on tient compte de leurs dilemmes moraux hasardeux et de leurs motivations incompréhensibles.
Ghidorah, roi des hydres! |
💛 Impression générale :
En demi-teinte, cette énième représentation de notre reptile mutant cracheur de feu préféré sur grand écran, ne marquera pas forcément l’histoire. En témoignent ses résultats moyens au box office puisqu'il a rapporté "que" 385 millions de dollars pour en avoir coûté 170 millions de dollars (hors marketing auquel nous pourrions rajouter facilement 100 millions). Ainsi, cette décevante réception du public pourrait sérieusement remettre en cause la production de Godzilla vs Kong, qui est censé être déjà prévu pour 2020 et faire suite à ce Godzilla 2 : Roi des monstres et qui devrait enfin réunir les deux bêtes mythiques à l’écran.
Heureusement, certains des duels les plus grandioses face à ses ennemis les plus réputés, pourraient bien rester quand même dans les mémoires. Excepté ces scènes dantesques, tous les autres aspects sont oubliables, mais cela ne choque pas outre mesure, car il ne semble pas que cette licence ai pu atteindre cette réputation et cette notoriété depuis 65 ans, en comptant sur l’excellence et la subtilité de ses scripts.
Ghidorah Versus Godzilla! Duel au sommet! |
🏆 Notes parmi l'équipe :
Damien
Critique rédigée par Damien