vendredi 18 octobre 2019

Critique de X-MEN : DARK PHOENIX (2019) de Simon Kinberg


💡 À savoir :

Si l’on compte les trois films sur le mythique Wolverine, et les deux consacrés au trublion Deadpool, ce X-Men : Dark Phoenix se classe comme le douzième épisode de la saga complète, et donc la septième production ciné centrée sur les X-Men.

C'est le cinéaste Simon Kinberg qui signe ici sa toute première réalisation cinématographique, et qui succède à Bryan Singer qui avait réalisé les deux derniers films consacrés aux fameux mutants : X-Men : Apocalypse et X-Men : Days of Future Past. Mais il faut préciser que la célèbre franchise ne lui était pas inconnue puisqu'il avait déjà œuvré en tant que scénariste et/ou producteur sur X-Men : L'affrontement final, X-Men : Le commencement, X-Men : Days of Future Past, X-Men : Apocalypse, Deadpool et Deadpool 2.

Pour le reste, nous retrouvons le casting de nos jeunes apprentis que nous connaissons maintenant depuis quelques épisodes. Ainsi James McAvoy (Glass) joue toujours le rôle de l'extralucide professeur Charles Xavier, et Michael Fassbender (Assassin’s Creed) ré-endosse le costume de son éternel rival Erik Lehnsherr, le charismatique Magneto. Et les meilleurs élèves de l’école des X-Men répondent de nouveau à l’appel puisque Sophie Turner (Game of Thrones) incarne le fameux phoenix Jean Grey, Jennifer Lawrence (Hunger Games) retrouve la(les) peau(x) de Raven (AKA Mystique). Nicholas Hoult (Mad Max) interprète une fois de plus le fauve Hank McCoy, Tye Sheridan (Ready Player One) porte encore les lunettes spéciales du cyclope Scott Summers, et Alexandra Shipp (Shaft) jette un froid sous les traits de Tornade. La distribution compte une nouvelle antagoniste, Jessica Chastain (Interstellar) parfaite en glaçante et cruelle Vuk.

Cette adaptation a apparemment connu de nombreux problèmes à gérer durant le tournage. Certaines actrices ont témoigné du fait que des dialogues et des passages entiers étaient réécrits et remaniés sur le plateau au jour le jour, au dernier moment. On peut même souligner la fin alternative prévue initialement qui a finalement été entièrement remplacée en urgence car elle aurait fait trop echo à la fin de Captain Marvel sorti seulement quelques semaines avant dans les salles obscures.

Quand voyager dans l'espace te fiche une peur bleue.

📖 L’histoire :

En 1975, Jean Grey encore enfant, provoque un malencontreux accident de voiture entraînant un accident dramatique. Terrorisée et rendue orpheline, la fillette est recueillie par le professeur Charles Xavier, qui lui présente alors son institut spécial.

1992. Profitant de leur statut public et officiel de héros sauveurs de l'humanité, Charles Xavier envoie l'équipe de ses meilleurs aspirants héroïques sur des missions dont le dangerosité monte crescendo. À la demande du Président des États-Unis, ils sont envoyés dans l'espace, chargés de secourir les passagers d’une navette échouée, apparemment prise dans une éruption solaire. Lors de ce sauvetage périlleux, Jean Grey frôle la mort tandis qu'elle est frappée par ce qui s’avère être, en réalité, une étrange force cosmique inconnue. Une fois rentrée au QG, cette force la rend non seulement infiniment plus puissante, mais aussi bien plus imprévisible. En lutte avec cette entité qui la possède, Jean libère petit à petit ses pouvoirs d’une manière qu’elle ne peut ni comprendre ni contenir. Alors qu'elle devient incontrôlable, elle finira même par faire du mal à ceux qu’elle aime le plus.

Avec cette famille en train de se briser, les différents clans vont devoir trouver un moyen de s’unir non seulement pour sauver l’âme de leur amie Jean Grey, mais également pour sauver la Terre des mystérieux antagonistes qui souhaitent s’emparer de cette puissance afin d'accomplir leur dessein funeste.

Ba alors Professeur Xavier, on ne met pas son gilet jaune comme ses petits camarades?

📹 Réalisation / mise en scène :

Ici, la réalisation soignée et la mise en scène minutieuse s’avèrent vraiment très bien travaillées. L'univers est traité avec respect, et les enjeux avec sérieux.

Cette façon de filmer l’action avec énormément de caméra à l’épaule nous change des mouvements de caméra nets et fluides associés à une photographie lisse dont nous avions l’habitude dans les précédents volets (et dans la plupart des blockbusters). Cela donne davantage d’immersion et de réalisme dans les scènes, en affichant cette impression de rendu visuel de type “documentaire”.

L'action épique et les effets spéciaux sont au top, la tension extrême est palpable à chaque réveil du phoenix.

L’esthétique générale est plus sombre qu’à l’accoutumé ce qui colle parfaitement avec le sujet de l’intrigue plutôt tourmentée et mature.

D’ailleurs, nous accordons une mention spéciale au compositeur Hans Zimmer qui, après avoir déjà signé préalablement la bande originale de 6 longs-métrages adaptés de comics, s’est complètement surpassé pour celle de ce X-Men : Dark Phoenix. En effet, il nous livre là un magnifique thème musical absolument mémorable, à la fois prenant et enivrant qui reste fortement en tête.

Les costumes sont bien rendus, et les décors sont assez communs mais ils ont le mérite de paraître authentiques.

L’histoire paraît tellement plus adulte que les précédents X-Men. Portée principalement sur ses personnages attachants et les relations qu’ils entretiennent entre eux, on y fouille la nature profonde de la personnalité ambigüe et de l’attitude paternaliste et patriarcale du possessif professeur Xavier, et on y accompagne les états d’âmes torturés de Jean Grey qui expliquent son comportement tumultueux. Tous les protagonistes ont énormément d'épaisseur, de profondeur, ce qui renforce totalement la crédibilité et la cohérence des dialogues. Il n'y a pas une seule réplique qui manque, ni en trop. Ici, aucune vanne bas de plafond pour désamorcer le suspense, et cela ajoute largement à la crédibilité du récit, car nous restons électrisés, tenus par des enjeux véritablement pris à cœur de bout en bout.

La nouvelle crème anti-ride : un effet volcanique! Parce que je le vaux bien.

💛 Impression générale :

Pour une énième nouvelle suite, qui finissent un peu par tous se mélanger à la longue, les 1h45 de cette grosse production grandiose se suivent avec attention, tout en se démarquant des autres. Aucune longueur ressentie, tout s’enchaîne de manière exemplaire, avec un rythme effréné particulièrement prenant.

Si l’on prend en exemple les 3 derniers volets en date, le premier reboot sur la jeunesse des héros, X-Men : Le commencement avait rapporté 355 millions dans le monde via sa sortie en salles, sa suite X-Men : Days of Future Past 748 millions et le troisième opus X-Men : Apocalypse 543 millions. Au final, ce X-Men : Dark Phoenix s’est effondré à 246 millions de dollars au box office mondial, remboursant à peine son coût total de production. Autant dire que ce bide monumental fort injuste, et vraiment pas mérité du tout, mettra certainement un terme définitif à la carrière sur grand écran de notre bande de mutants dans des films qui leur sont uniquement dédiés.

Suite au rachat de la 20th Century Fox par The Walt Disney Company, cet opus a dû être redéfini comme la conclusion et ultime volet de la saga lancée en 2000 par Bryan Singer avec le premier X-Men. De ce fait, les mutants devraient être intégrés à l'Univers cinématographique Marvel et ainsi avoir droit à un reboot.

L’idée d’un troisième reboot de cette série en l’espace d’une petite vingtaine d’années peut paraître regrettable au premier abord, mais s’imaginer notre groupe de mutants rejoindre l’équipe des Avengers pourrait s’avérer intéressant pour ré-insuffler un certain nouveau souffle aux prochaines phases du Marvel Cinematic Universe.


Equipes réunifiées, c'est parti pour la bagarre! Let's get ready to rumble!

🏆 Notes parmi l'équipe :

Damien


Critique rédigée par Damien